Comprendre le décret tertiaire et ses enjeux
Le décret tertiaire est une réglementation clé du dispositif Éco Énergie Tertiaire, issue de la loi ELAN. Il impose à tous les acteurs disposant de bâtiments à usage tertiaire de plus de 1 000 m² de réduire progressivement leur consommation d’énergie. L’objectif est ambitieux : atteindre une baisse de 40 % d’ici 2030, 50 % d’ici 2040 et 60 % d’ici 2050.
Ainsi, ce texte incarne une véritable révolution dans la gestion énergétique des bâtiments. Il s’applique aussi bien aux entreprises privées qu’aux structures publiques, et il concerne aussi, dans certains cas, les bailleurs sociaux. Mais alors, ces derniers sont-ils effectivement tenus de se conformer à ces obligations ?
Les bailleurs sociaux : un statut particulier
Les bailleurs sociaux sont des organismes publics ou privés qui gèrent des logements à loyers modérés. Leur mission principale consiste à loger les ménages à revenus modestes, tout en garantissant un cadre de vie durable et économe. Cependant, leur parc immobilier comprend souvent des bâtiments administratifs, des locaux techniques ou encore des commerces intégrés aux résidences.
Or, c’est précisément ce type de surfaces tertiaires qui peut les rendre concernés par le décret tertiaire. Autrement dit, ce ne sont pas les logements eux-mêmes qui sont visés, mais les parties du patrimoine utilisées pour des activités non résidentielles.
Quelles surfaces sont concernées chez les bailleurs sociaux ?
Pour savoir si un bailleur social est soumis au décret tertiaire, il faut identifier les surfaces à usage tertiaire dans son patrimoine. Cela inclut :
- Les bureaux administratifs du bailleur.
- Les locaux de service, de formation ou d’accueil du public.
- Les commerces en rez-de-chaussée appartenant au bailleur.
Dès lors que la surface cumulée de ces espaces dépasse 1 000 m², le bailleur entre dans le champ d’application du décret. En revanche, les logements, les parkings ou les espaces purement résidentiels ne sont pas concernés.
Ainsi, un bailleur social gérant un siège administratif de 1 200 m² doit se conformer aux obligations, même si l’ensemble de son parc immobilier est composé de logements sociaux.
Les obligations concrètes pour les bailleurs sociaux
Lorsqu’un bailleur social est concerné, il doit respecter les mêmes obligations que tout autre acteur du tertiaire. Cela comprend notamment :
- Déclarer ses consommations énergétiques sur la plateforme OPERAT, gérée par l’ADEME.
- Fixer une année de référence (entre 2010 et 2019) pour mesurer les progrès réalisés.
- Mettre en place un plan d’action énergétique, incluant des travaux, des optimisations d’usage ou des changements d’équipements.
Ces actions peuvent être complexes à piloter, d’autant que les bâtiments sont souvent anciens. C’est pourquoi de nombreux bailleurs se tournent vers des prestataires spécialisés, capables de les accompagner dans la mise en conformité avec le décret tertiaire et la stratégie de réduction énergétique.
Les sanctions en cas de non-respect du décret
Le non-respect du décret tertiaire n’est pas sans conséquence. En effet, les organismes qui ne déclarent pas leurs données sur la plateforme OPERAT s’exposent à une mise en demeure, voire à une publication de leur manquement (le principe du “name and shame”).
Si, après un certain délai, la situation n’est pas régularisée, des sanctions financières peuvent suivre. Au-delà de la contrainte réglementaire, l’absence d’action sur la performance énergétique peut aussi nuire à l’image du bailleur social, notamment vis-à-vis des collectivités et de ses partenaires.
Ainsi, anticiper et structurer sa démarche devient une nécessité stratégique, autant qu’un impératif légal.
Comment les bailleurs sociaux peuvent-ils se mettre en conformité ?
Pour se conformer efficacement au décret tertiaire, les bailleurs sociaux peuvent adopter une méthodologie en quatre étapes :
- Cartographier leurs bâtiments tertiaires pour identifier les surfaces concernées.
- Récupérer et fiabiliser les données de consommation (électricité, gaz, chaleur, etc.).
- Définir des objectifs de réduction réalistes en fonction des spécificités du bâti.
- Mettre en œuvre des actions concrètes : rénovation énergétique, modernisation des systèmes de chauffage, sensibilisation des équipes, etc.
Des plateformes spécialisées comme le-decret-tertiaire.fr offrent des solutions d’accompagnement sur mesure, du diagnostic à la déclaration réglementaire. Ces services permettent de gagner du temps, d’éviter les erreurs et de piloter efficacement la performance énergétique du patrimoine.
Un cadre légal en constante évolution
Le décret tertiaire évolue régulièrement pour s’adapter aux nouveaux enjeux énergétiques et climatiques. De plus, des arrêtés précisent les modalités d’application selon les typologies de bâtiments.
Les bailleurs sociaux doivent donc rester vigilants et à jour sur les évolutions législatives. En effet, de nouvelles exigences peuvent apparaître, notamment sur les indicateurs de performance ou sur la nature des actions reconnues comme conformes.
Ainsi, il est fortement recommandé de suivre l’actualité réglementaire via des experts ou des sites spécialisés pour garantir la conformité dans la durée.
En conclusion : les bailleurs sociaux, acteurs clés de la transition énergétique
En résumé, oui, les bailleurs sociaux peuvent être soumis au décret tertiaire, dès lors qu’ils possèdent ou exploitent des bâtiments à usage tertiaire dépassant 1 000 m².
Au-delà de l’obligation réglementaire, cette démarche représente une opportunité de valoriser leur patrimoine, de réduire les coûts d’exploitation et d’améliorer la qualité de vie dans leurs structures.
Pour réussir cette transition, il est essentiel de s’appuyer sur des partenaires experts comme le-decret-tertiaire.fr, capables d’offrir un accompagnement complet, de l’audit à la déclaration.
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FAQ – Les bailleurs sociaux et le décret tertiaire
1. Les logements sociaux sont-ils concernés par le décret tertiaire ?
Non. Le décret s’applique uniquement aux bâtiments à usage tertiaire (bureaux, commerces, services, etc.). Les logements ne sont donc pas concernés, sauf si une partie du bâtiment est dédiée à une activité tertiaire.
2. Quelle est la surface minimale pour être concerné ?
Le seuil est fixé à 1 000 m² de surface utile cumulée à usage tertiaire. Si un bailleur social gère plusieurs petits locaux tertiaires dont la somme dépasse ce seuil, il est soumis aux obligations.
3. Que risque un bailleur social en cas de non-conformité ?
En cas de non-respect du décret tertiaire, l’ADEME peut publier le nom du contrevenant et engager une procédure de mise en demeure. Cela peut aussi impacter la réputation de l’organisme et retarder ses projets de financement ou de rénovation.
Enfin, pour les porteurs de projet soucieux d’intégrer les meilleures pratiques en matière de construction durable, il peut être utile d’explorer comment les normes environnementales interagissent avec les certifications reconnues. À ce sujet, un article complet explique l’impact du décret tertiaire sur HQE, BREEAM et autres labels de performance énergétique. Vous pouvez le consulter ici : impact du décret tertiaire sur HQE, BREEAM et certifications.







