décret tertiaire

Est-ce que la plateforme OPERAT est obligatoire pour le décret tertiaire ?

Comprendre le décret tertiaire et ses enjeux réglementaires

Le décret tertiaire impose une réduction progressive de la consommation d’énergie des bâtiments à usage tertiaire de plus de 1 000 m². Il s’inscrit dans une démarche de transition énergétique ambitieuse, visant à diminuer l’empreinte carbone du parc immobilier français. Publié en application de la loi ÉLAN, il oblige les propriétaires et les occupants de ces bâtiments à atteindre des objectifs de performance énergétique définis à l’horizon 2030, 2040 et 2050.

Ainsi, ce cadre légal concerne aussi bien les entreprises privées que les entités publiques. Pour se conformer à ces obligations, il ne suffit pas d’engager des travaux : il faut également déclarer chaque année les consommations énergétiques via une plateforme numérique dédiée. C’est là qu’entre en jeu OPERAT, un outil central dans la mise en œuvre du décret.

OPERAT : une plateforme au cœur du dispositif

OPERAT (Observatoire de la Performance Énergétique, de la Rénovation et des Actions du Tertiaire) est la plateforme officielle développée par l’ADEME pour permettre aux assujettis de renseigner leurs données énergétiques. Elle constitue donc le point de passage incontournable pour toutes les démarches administratives liées au décret tertiaire.

En effet, l’article R.131-38 du Code de la construction et de l’habitation rend l’utilisation de cette plateforme obligatoire. Les exploitants et propriétaires doivent y déposer, chaque année avant le 30 septembre, leurs consommations énergétiques de l’année précédente. Ce processus de déclaration est essentiel pour suivre la trajectoire de réduction des consommations imposée par la réglementation.

Pourquoi OPERAT est-elle obligatoire ?

OPERAT n’est pas un simple outil d’aide à la conformité : elle est obligatoire pour respecter le décret tertiaire. En effet, la plateforme assure plusieurs fonctions réglementaires indispensables. Elle permet :

  • La déclaration annuelle des consommations par bâtiment ou par site.

  • La vérification automatique de l’atteinte des objectifs.

  • La génération d’une attestation numérique prouvant la conformité.

  • La publication de l’indice d’intensité d’usage (IIU), élément clé pour ajuster les objectifs aux spécificités d’utilisation du site.

Sans cette déclaration via OPERAT, un site est considéré comme non conforme, même si des efforts concrets de réduction de consommation ont été réalisés. Cela expose les assujettis à des sanctions administratives, voire à une inscription dans le « name and shame » public.

Comment utiliser la plateforme OPERAT ?

Pour utiliser OPERAT, les acteurs concernés doivent créer un compte sur le portail de l’ADEME. Une fois enregistrés, ils peuvent y référencer leurs bâtiments tertiaires, y renseigner les consommations énergétiques (électricité, gaz, etc.), et télécharger les justificatifs nécessaires.

La plateforme est conçue pour gérer différents cas de figure : multi-sites, multi-usages, copropriétés, etc. Elle intègre aussi un moteur de calcul permettant de suivre l’évolution des performances énergétiques dans le temps. De plus, elle fournit des indicateurs de suivi pour accompagner les actions de réduction.

Ce processus peut sembler technique au premier abord. Cependant, des guides pratiques et des experts spécialisés peuvent accompagner les entreprises pour garantir une utilisation fluide et conforme d’OPERAT dans le cadre du décret tertiaire.

Quelles sont les sanctions en cas de non-utilisation d’OPERAT ?

Le non-recours à OPERAT constitue une infraction aux obligations légales du décret tertiaire. Dès lors qu’un bâtiment est assujetti, l’absence de déclaration annuelle est passible d’une mise en demeure par l’administration. Si cette mise en demeure n’est pas suivie d’effet, des sanctions peuvent être appliquées, notamment :

  • Une amende administrative pouvant aller jusqu’à 7 500 € pour une personne morale.

  • Une publication publique de la non-conformité, sur un registre accessible à tous (le fameux « name and shame »).

Ces mesures ont un impact non seulement juridique, mais aussi réputationnel. Elles peuvent entacher l’image d’une entreprise, notamment dans le cadre d’appels d’offres ou de projets RSE. En somme, l’utilisation d’OPERAT ne doit pas être vue comme une option, mais comme une obligation formelle et stratégique dans la mise en œuvre du décret tertiaire.

Existe-t-il des exceptions ou dérogations à l’utilisation d’OPERAT ?

Dans la très grande majorité des cas, la plateforme OPERAT est obligatoire et incontournable. Toutefois, certaines situations spécifiques peuvent justifier des ajustements. Par exemple, lorsqu’un bâtiment fait l’objet d’un changement d’usage ou de travaux lourds, il est possible de demander un report ou une révision des objectifs.

Mais attention : même dans ces cas, la demande doit être déposée via OPERAT ! La plateforme intègre en effet des fonctions permettant de formuler des demandes de modulation ou de dérogation, accompagnées des justificatifs nécessaires.

Ainsi, OPERAT est non seulement un outil de déclaration, mais aussi l’interface unique de dialogue avec l’administration dans le cadre du décret tertiaire. Ne pas y recourir, c’est se priver de toute reconnaissance officielle des efforts menés, et s’exposer à des complications juridiques.

En conclusion : une plateforme indispensable pour être conforme

En résumé, oui, OPERAT est obligatoire pour le décret tertiaire. Plus qu’un simple portail, c’est l’outil pivot de la stratégie énergétique des bâtiments tertiaires en France. Sans une déclaration conforme sur cette plateforme, aucun acteur ne peut prétendre respecter la loi.

Il est donc essentiel de s’approprier dès maintenant son fonctionnement, d’y centraliser ses données et de s’entourer d’experts si nécessaire. En effet, la transition énergétique ne se limite pas à des intentions : elle repose sur des actes concrets, traçables, et officiellement reconnus via OPERAT.

Pour en savoir plus sur le décret tertiaire, consultez le site officiel le-decret-tertiaire.fr.

FAQ : Vos questions fréquentes sur OPERAT et le décret tertiaire

1. Que se passe-t-il si je ne renseigne pas mes données sur OPERAT ?

Vous risquez une mise en demeure, suivie d’une amende et d’une publication publique de votre non-conformité. Il est donc impératif de déclarer chaque année avant le 30 septembre.

2. OPERAT est-elle gratuite ?

Oui, l’utilisation de la plateforme OPERAT est entièrement gratuite. Toutefois, certaines entreprises peuvent choisir de se faire accompagner par des bureaux d’études pour faciliter la déclaration.

3. Quels types de bâtiments sont concernés par le décret tertiaire ?

Tous les bâtiments tertiaires (bureaux, commerces, établissements de santé, etc.) de plus de 1 000 m² sont concernés, qu’ils soient publics ou privés. Cela inclut également les ensembles de bâtiments.


Dans certains cas exceptionnels, il est possible de demander une adaptation des objectifs ou un report via des mécanismes prévus par la loi. Si vous vous interrogez sur votre situation spécifique, cet article sur les possibilités de dérogation au décret tertiaire vous apportera des réponses détaillées et fiables pour sécuriser votre conformité.

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