Décret tertiaire

Décret tertiaire : Faut-il déclarer séparément les consommations des annexes (locaux techniques, archives, etc.) ?

Comprendre le cadre réglementaire du décret tertiaire

Depuis la mise en place du décret tertiaire, les propriétaires et exploitants de bâtiments à usage tertiaire doivent réduire progressivement leurs consommations d’énergie. Cette réglementation s’applique à tous les bâtiments dont la surface cumulée des activités tertiaires dépasse 1 000 m². Cependant, une question revient souvent : faut-il inclure ou distinguer les consommations des annexes, comme les locaux techniques, les archives ou encore les zones de stockage ?

En effet, la réponse dépend à la fois de la fonction de ces espaces et de leur rattachement au bâtiment principal. Pour bien comprendre, il est essentiel d’analyser la nature des consommations et les critères de déclaration imposés par la plateforme OPERAT de l’ADEME.


Quelles annexes sont concernées par le décret tertiaire ?

Les annexes peuvent regrouper divers espaces : parkings couverts, locaux serveurs, cuisines, réserves ou encore salles de maintenance. Tant que ces zones sont intégrées au fonctionnement global de l’activité tertiaire, elles doivent être prises en compte dans le périmètre du décret tertiaire.

Ainsi, si les consommations électriques des locaux techniques servent à alimenter des équipements nécessaires à l’activité (chauffage, ventilation, sécurité, informatique…), elles font partie intégrante de la consommation du bâtiment. À l’inverse, lorsqu’une annexe est totalement indépendante — par exemple un local d’archives situé dans un autre bâtiment — il est possible de la déclarer séparément, voire de l’exclure du périmètre si elle n’est pas dédiée à une activité tertiaire.


Pourquoi distinguer certaines consommations ?

Distinguer les consommations des annexes peut permettre une meilleure analyse énergétique et une stratégie de réduction plus efficace. En effet, regrouper des consommations très différentes fausse parfois les résultats. Par exemple, un data center consomme bien plus qu’un local d’archives ; les intégrer ensemble peut masquer les leviers d’action.

Le décret tertiaire encourage donc la précision dans la collecte et la déclaration des données. Déclarer séparément les annexes pertinentes permet d’identifier les zones les plus énergivores et d’adapter les plans d’action en conséquence. De plus, cette distinction facilite la comparaison d’un site à l’autre et améliore la lisibilité des rapports sur la plateforme OPERAT.


Comment déterminer le périmètre de déclaration ?

La clé réside dans la cohérence fonctionnelle du site. Il faut d’abord établir un inventaire complet des surfaces, puis déterminer celles directement liées à une activité tertiaire. Ensuite, il convient de vérifier si les compteurs énergétiques permettent de distinguer les consommations.

Lorsque les consommations des annexes sont mesurées séparément (par des sous-compteurs), leur déclaration indépendante devient pertinente. En revanche, si elles ne peuvent pas être dissociées, elles seront intégrées au périmètre global. Cette approche pragmatique, conforme à l’esprit du décret tertiaire, garantit une déclaration réaliste et conforme aux attentes de l’ADEME.


Les erreurs à éviter lors de la déclaration

Beaucoup d’exploitants commettent l’erreur de sous-estimer les consommations de leurs annexes. Or, celles-ci peuvent représenter jusqu’à 20 % de la facture énergétique d’un bâtiment. Ne pas les inclure fausse les indicateurs de performance et compromet la trajectoire de réduction exigée par le décret tertiaire.

À l’inverse, déclarer des consommations non tertiaires — par exemple, celles d’un atelier de production — peut créer des écarts injustifiés. Il est donc essentiel de vérifier la vocation de chaque espace, d’identifier les usages énergétiques réels et de documenter toutes les justifications en cas de contrôle.


Bonnes pratiques pour une gestion efficace

Pour se conformer au décret tertiaire sans complexifier la gestion, il est conseillé de mettre en place une architecture de comptage adaptée. L’installation de sous-compteurs par usage (chauffage, éclairage, ventilation, informatique, etc.) facilite la distinction entre les zones principales et les annexes.

De plus, un audit énergétique complet aide à repérer les gisements d’économie d’énergie et à définir une stratégie priorisée. Enfin, un suivi régulier des consommations sur OPERAT permet d’ajuster la trajectoire et d’assurer la conformité à long terme. Ces démarches contribuent non seulement à la performance environnementale, mais aussi à la valorisation patrimoniale du bien.


En conclusion

Déclarer séparément les consommations des annexes n’est pas toujours obligatoire, mais cela s’avère souvent pertinent. Dès lors qu’une zone dispose d’un usage spécifique ou d’un profil énergétique distinct, une déclaration différenciée facilite le suivi et optimise la stratégie de réduction.

Ainsi, respecter le décret tertiaire ne se limite pas à une simple formalité réglementaire : c’est une opportunité d’améliorer la performance énergétique et la valeur globale de son patrimoine immobilier. Pour réussir cette transition, un accompagnement par un expert ou un bureau d’études spécialisé peut s’avérer précieux.


FAQ – Consommations des annexes et décret tertiaire

1. Les parkings couverts sont-ils soumis au décret tertiaire ?
Oui, s’ils sont attenants au bâtiment et alimentés par la même installation énergétique. Leurs consommations doivent donc être intégrées dans la déclaration globale.

2. Faut-il déclarer les consommations des locaux techniques séparément ?
Cela dépend du mode de comptage. Si les consommations sont mesurées de manière indépendante, il est conseillé de les déclarer séparément pour une meilleure précision et un suivi plus fin.

3. Les archives situées dans un autre bâtiment doivent-elles être incluses ?
Seulement si elles sont dédiées à une activité tertiaire. Sinon, elles peuvent être exclues du périmètre du décret tertiaire après justification auprès de l’ADEME.


Pour aller plus loin

L’impact du décret tertiaire dépasse la simple réduction des consommations : il influence également les stratégies de certification environnementale. Pour comprendre comment cette réglementation interagit avec les labels HQE, BREEAM et autres référentiels de durabilité, consultez l’article détaillé sur l’impact du décret tertiaire sur HQE, BREEAM et les certifications environnementales. Vous y découvrirez comment articuler vos démarches de performance énergétique et de certification pour une gestion immobilière plus cohérente et valorisante.


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