rénovation énergétique

Comment intégrer une démarche d’économie circulaire dans le cadre du décret tertiaire ?

Comprendre le décret tertiaire : un levier réglementaire pour transformer les usages

Le décret tertiaire, entré en vigueur en octobre 2019, impose une réduction progressive de la consommation d’énergie dans les bâtiments à usage tertiaire. Cette obligation concerne les propriétaires comme les preneurs à bail de bâtiments de plus de 1 000 m². En effet, l’objectif est ambitieux : réduire les consommations de 40 % d’ici 2030, 50 % d’ici 2040, et 60 % d’ici 2050. Mais au-delà de la performance énergétique, cette démarche ouvre aussi la porte à des stratégies innovantes. Intégrer une logique d’économie circulaire dans la mise en œuvre du décret tertiaire permet ainsi de conjuguer efficacité énergétique, réduction des déchets et durabilité des équipements. Ce croisement des approches constitue un vrai levier de transformation responsable pour les gestionnaires de patrimoine immobilier.


L’économie circulaire : une approche complémentaire au décret tertiaire

L’économie circulaire vise à optimiser l’utilisation des ressources tout au long du cycle de vie des produits, équipements et matériaux. Elle s’appuie sur des principes clés comme la réduction, le réemploi, la réparation et le recyclage. Dans le cadre du décret tertiaire, cette philosophie permet de répondre aux objectifs réglementaires tout en limitant l’impact environnemental global. Par exemple, au lieu de remplacer systématiquement les équipements énergivores, il peut être plus pertinent de les rénover ou de les réutiliser dans un autre bâtiment. De plus, choisir des matériaux biosourcés ou recyclés lors des travaux permet de minimiser l’empreinte carbone du projet. Ainsi, l’économie circulaire ne se substitue pas au décret tertiaire, elle l’enrichit en apportant une vision systémique et durable.


Diagnostiquer les gisements d’économie circulaire dans le bâtiment

Avant d’agir, il est essentiel d’analyser en détail les flux de matière, d’énergie et les usages du bâtiment. Ce diagnostic permet de détecter les leviers d’action circulaires compatibles avec les exigences du décret tertiaire. En effet, certains matériaux ou équipements peuvent être réemployés ou revalorisés localement. Des solutions comme l’audit des matériaux, le « building information modeling » (BIM) ou encore l’analyse du cycle de vie (ACV) facilitent cette identification. Par ailleurs, intégrer les parties prenantes dès cette étape – utilisateurs, gestionnaires, entreprises de travaux – permet d’élargir les opportunités de réemploi ou de mutualisation. Ainsi, une approche bien préparée maximise les synergies entre économie circulaire et réduction de la consommation énergétique.


Éco-concevoir les travaux de rénovation énergétique

Lors de la phase de travaux, intégrer les principes de l’éco-conception permet d’aller plus loin que les obligations du décret tertiaire. Par exemple, privilégier des matériaux démontables, recyclés ou recyclables facilite la future valorisation du bâtiment. De même, choisir des équipements facilement réparables allonge leur durée de vie et réduit les besoins en remplacement. Il est également pertinent de sourcer les matériaux localement pour limiter les émissions liées au transport. En mobilisant des entreprises locales spécialisées dans le réemploi ou les matériaux durables, le projet soutient aussi l’économie circulaire du territoire. En ce sens, la rénovation devient un acte engagé, aligné avec les objectifs énergétiques du décret tertiaire, tout en limitant l’impact environnemental global.


Optimiser l’usage et la maintenance pour une performance durable

L’efficacité énergétique ne dépend pas uniquement des travaux, mais aussi de la gestion quotidienne du bâtiment. C’est pourquoi une démarche circulaire intègre également l’usage et la maintenance dans une logique d’optimisation continue. Grâce à la domotique, aux capteurs intelligents et aux plateformes de pilotage énergétique, il est possible d’identifier les dérives de consommation et d’agir rapidement. Mais au-delà de la technologie, former les occupants aux écogestes et aux bonnes pratiques est essentiel pour maintenir les gains dans le temps. De plus, un contrat de maintenance orienté vers la réparation plutôt que le remplacement systématique prolonge la durée de vie des équipements. Ainsi, l’exploitation du bâtiment devient un levier actif de conformité au décret tertiaire et d’engagement circulaire.


Mesurer, valoriser et déclarer les résultats obtenus

La mise en œuvre du décret tertiaire implique une déclaration annuelle des consommations via la plateforme OPERAT. C’est aussi une opportunité pour valoriser les résultats issus d’une démarche d’économie circulaire. En effet, certains projets peuvent aller bien au-delà des exigences réglementaires, notamment en matière de réemploi ou de réduction des émissions indirectes. Il est donc pertinent de documenter précisément les actions menées : provenance des matériaux, volume de déchets évités, économies d’énergie réalisées, etc. Cette transparence renforce la crédibilité du projet, et peut même faciliter l’accès à certaines aides ou certifications environnementales. Enfin, communiquer en interne et en externe sur ces engagements contribue à valoriser l’image responsable de l’entreprise ou du gestionnaire de patrimoine.


S’inspirer des retours d’expérience et des bonnes pratiques

De nombreux acteurs ont déjà intégré une démarche circulaire dans le cadre du décret tertiaire. Par exemple, certaines collectivités ont mis en place des plateformes locales de réemploi de matériaux issus de la déconstruction. D’autres entreprises ont choisi de mutualiser certains équipements techniques entre bâtiments, réduisant à la fois les coûts et la consommation d’énergie. Ces retours d’expérience montrent qu’une approche circulaire est non seulement réaliste, mais aussi économiquement pertinente. Il est donc judicieux de s’appuyer sur ces exemples pour éviter les erreurs, identifier les bons partenaires et choisir les outils adaptés. En s’informant régulièrement sur les innovations et les avancées du secteur, chaque acteur peut enrichir sa stratégie et répondre efficacement aux exigences du décret tertiaire.


Conclusion : allier performance énergétique et circularité pour un immobilier plus durable

Intégrer une démarche d’économie circulaire dans le cadre du décret tertiaire est bien plus qu’une contrainte réglementaire. C’est une véritable opportunité d’innover, de réduire les coûts à long terme, et de renforcer l’impact environnemental positif des projets immobiliers. En combinant analyse fine des usages, éco-conception des rénovations, optimisation de l’exploitation et valorisation des résultats, il est possible de construire une stratégie gagnante. Cette synergie entre réglementation et engagement volontaire incarne une vision moderne et responsable de la gestion immobilière.
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FAQ – Intégrer l’économie circulaire et le décret tertiaire

1. Quelles sont les obligations principales du décret tertiaire ?
Le décret tertiaire impose une réduction progressive des consommations d’énergie pour les bâtiments tertiaires de plus de 1 000 m², avec des objectifs de -40 % d’ici 2030, -50 % en 2040 et -60 % en 2050. Les consommations doivent être déclarées chaque année sur la plateforme OPERAT.

2. Quels sont les avantages d’une approche circulaire pour répondre au décret tertiaire ?
L’économie circulaire permet de limiter les coûts, de réduire les déchets, de favoriser le réemploi des matériaux et d’allonger la durée de vie des équipements. Elle complète les exigences du décret tertiaire en intégrant des dimensions sociales, économiques et environnementales.

3. Est-ce que l’économie circulaire est compatible avec les aides à la rénovation énergétique ?
Oui, de nombreuses aides publiques valorisent aujourd’hui les projets exemplaires intégrant le réemploi, les matériaux durables ou la réduction de l’empreinte carbone. Une démarche circulaire bien documentée peut renforcer la recevabilité des dossiers de financement liés au décret tertiaire.

Vous vous demandez qui doit assumer les obligations du décret tertiaire ? Découvrez qui est responsable, le propriétaire ou le locataire dans cet article dédié.

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